Le Comité Social et Économique (CSE) est une instance représentative du personnel, créée par la réforme du Code du travail en 2017. Il regroupe les anciennes instances que sont le comité d’entreprise, les délégués du personnel et le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Mais qu’est-ce que le CSE, et quel est son rôle au sein de l’entreprise ? Cet article vous propose de faire un tour d’horizon complet sur cette instance incontournable du dialogue social.
La mise en place du Comité Social et Économique
Le CSE doit être mis en place dans toutes les entreprises employant au moins 11 salariés, pour une durée de 12 mois consécutifs. Le seuil de 50 salariés marque également une étape importante, puisque certaines attributions supplémentaires sont accordées au CSE à partir de ce seuil.
La mise en place du Comité Social et Économique intervient suite à des élections organisées par l’employeur. Ces élections ont généralement lieu tous les quatre ans, et permettent aux salariés de choisir leurs représentants au sein du CSE. Les membres élus sont alors répartis entre titulaires et suppléants, en fonction des résultats obtenus lors des élections.
Les missions du Comité Social et Économique
Le rôle principal du CSE est de représenter les intérêts des salariés et de favoriser le dialogue social entre eux et l’employeur. Pour ce faire, le CSE dispose de plusieurs missions :
- La consultation : le CSE doit être consulté par l’employeur sur certaines questions relatives à la vie de l’entreprise, telles que les orientations stratégiques, la situation économique et financière, ou encore les conditions de travail et d’emploi.
- La négociation : dans les entreprises de moins de 50 salariés, le CSE peut négocier des accords collectifs avec l’employeur. Dans les entreprises de 50 salariés et plus, cette mission est généralement dévolue aux délégués syndicaux.
- La gestion des activités sociales et culturelles : le CSE a pour mission d’organiser et de financer des activités sociales et culturelles pour les salariés. Ces activités peuvent prendre différentes formes, comme des sorties culturelles, des actions en faveur du logement ou des aides financières en cas de difficulté.
Les attributions spécifiques du CSE dans les entreprises d’au moins 50 salariés
Dans les entreprises employant au moins 50 salariés, le Comité Social et Économique se voit confier des attributions supplémentaires en matière de santé, sécurité et conditions de travail. Il remplace ainsi le CHSCT dans ces domaines :
- L’analyse des risques professionnels : le CSE doit procéder à l’étude des risques professionnels auxquels peuvent être exposés les salariés, et proposer des mesures de prévention adaptées.
- La participation à l’élaboration du document unique d’évaluation des risques (DUERP) : le CSE doit être associé à la rédaction de ce document, qui recense l’ensemble des risques professionnels identifiés dans l’entreprise.
- Le droit d’alerte : en cas de danger grave et imminent pour la santé ou la sécurité des salariés, le CSE peut exercer un droit d’alerte auprès de l’employeur. Ce dernier doit alors prendre les mesures nécessaires pour remédier à la situation.
Les moyens d’action du Comité Social et Économique
Afin de mener à bien ses missions, le CSE dispose de plusieurs moyens d’action :
- Le budget de fonctionnement : le CSE dispose d’un budget de fonctionnement qui lui permet de financer ses activités courantes, telles que la formation des membres, les frais de déplacement ou encore la rémunération des experts.
- Les heures de délégation : les membres élus du CSE bénéficient d’un crédit d’heures pour exercer leurs missions. Ces heures sont rémunérées comme du temps de travail normal et doivent être utilisées dans le cadre des activités du CSE.
- L’accès à l’information : le CSE a un droit d’accès aux informations nécessaires à l’exercice de ses missions. Il peut notamment consulter les documents relatifs à la situation économique et sociale de l’entreprise, ainsi que les rapports et études réalisés par l’employeur.
Dans le cadre de ses missions, le CSE peut également faire appel à des experts pour l’aider à analyser certaines situations ou pour éclairer ses prises de décisions. Ces experts peuvent être des avocats, des médecins du travail ou encore des consultants spécialisés dans certains domaines, comme la santé au travail ou la stratégie d’entreprise.
Le rôle de l’avocat auprès du Comité Social et Économique
L’avocat peut intervenir auprès du CSE en tant qu’expert ou conseil juridique. Il peut notamment accompagner le comité dans la préparation et la conduite des négociations avec l’employeur, ainsi que dans la rédaction et l’analyse des accords collectifs. L’avocat peut également assister le CSE en cas de litige avec l’employeur, notamment en matière de santé et sécurité au travail.
En outre, l’avocat peut aider le CSE à mieux comprendre les enjeux juridiques liés à certaines décisions ou situations rencontrées par l’entreprise. Il peut ainsi apporter son expertise et ses conseils pour garantir une prise de décision éclairée et conforme aux dispositions légales en vigueur.
Le Comité Social Economique est donc un acteur essentiel du dialogue social en entreprise, qui bénéficie d’une large palette de missions visant à représenter et défendre les intérêts des salariés. Grâce à ses attributions en matière de consultation, négociation et gestion des activités sociales et culturelles, ainsi qu’à ses moyens d’action et à l’accompagnement d’experts tels que les avocats, le CSE contribue activement à la vie de l’entreprise et au bien-être des salariés.